Le 30 juin 2019, 7 ans après mon premier triathlon, je participais pour la deuxième fois au Garmin Triathlon de Paris. Retour sur cette course magnifique au coeur de Paris.
Pas de pression
Depuis le Marathon de Paris en Avril dernier, je n’ai plus de plan d’entraînement, pas d’objectif proche et donc aucune pression. Je me contente de courir, nager, faire du vélo et un peu de musculation quand bon me chante et que le temps s’y prête. C’est une période clef de ma saison durant laquelle je me contente de maintenir mon niveau de forme mais où je fais aussi le plein de motivation pour mes objectifs à venir. Impossible pour moi d’être en permanence en préparation et de faire des sacrifices toute l’année. Impossible également d’arrêter le sport, même durant cette période de relâchement je fais entre 5 et 6 séances par semaine, la différence c’est qu’aucune séance n’est forcée ou indispensable. Je remplace facilement un sport par un autre lorsque des amis ou collègues me proposent d’aller courir ou faire du vélo, je reporte volontiers une séance si je suis fatigué ou s’il pleut, chose impensable lorsque je prépare un objectif.
C’est donc avec plus d’envie que de préparation que j’aborde ce triathlon, je sais que je n’ai pas assez nagé, que mes transitions ne sont pas rodées, mais aussi que mentalement je suis en pleine possession de mes moyens. La seule inconnue sera la météo, il a fait très chaud toute la semaine avec des températures dépassant les 35 degrés. À tel point que certains pneus de vélos ont explosé dans la zone de transition la veille de la course!
La course démarre toujours la veille
Courir un Triathlon demande une logistique particulière. Impossible de se pointer comme une fleur 10 minutes avant le départ comme j’ai l’habitude de le faire. Cette fois il a fallu rassembler toutes mes affaires de natation, vélo et course puis aller déposer mon vélo dans la zone de transition, repérer les lieux, disposer mes affaires pour ne pas perdre de temps pendant la course.
Je ne suis pas un habitué du Tri et ça se voit. Le matin de la course j’arrive juste avant 7h30 dans la zone de transition alors que le départ est à 8h à 20min de marche… Je dépose en vitesse mes affaires de course à pied et de vélo. Je cherche un point d’eau pour remplir mon bidon vélo… il n’y a pas d’eau dans la zone de transition ! Je courre partout dans le parc de la Villette pour trouver une fontaine jusqu’à ce qu’un bénévole de la course accepte de me donner deux petites bouteilles d’eau du ravitaillement.
Top départ !
Il est 7h45 quand je suis enfin prêt, je rejoins la zone de départ en courant, pas besoin de m’échauffer du coup ! Arrivé dans la zone de départ je trouve enfin mon SAS, enfile mon bonnet et mes lunettes. Plus que quelques minutes et le départ sera donné!
Natation pas au top
La partie natation se déroule dans le canal de L’Ourcq et se termine vers Les Halles de la Villette. Je saute dans l’eau depuis le quai sans vraiment plonger ni être droit. A l’image de mon entrée dans l’eau, la partie natation est un peu confuse. J’ai peur de ne pas nager droit et de perdre du temps à faire des zig zag, résultat je sors beaucoup trop souvent la tête de l’eau! Ca me ralentit et je me fais rattraper par des concurrents de la vague d’après. Durant toute cette partie je n’arrive pas à trouver mon rythme, les autres concurrents ne m’aident pas, nager en peloton demande quelques réflexes que je n’ai pas ! Je sors enfin de l’eau en 35min40 pour 1600m, vraiment pas top même pour mon niveau. Je suis 715ème sur 2200 à l’entrée de la zone de transition.
Vélo au top !
La bonne nouvelle c’est que les deux épreuves suivantes sont pour moi beaucoup plus familières ! Le vélo part de la Villette pour rejoindre le bois de Boulogne par les quais puis revient par la partie basse des quais de la rive droite. A peine sur mes deux jambes je commence à doubler des concurrents. Je me sens très bien et rejoins rapidement mon vélo. J’enfile machinalement mon casque puis mes lunettes et enfin ma ceinture porte dossard. Je décroche mon vélo du rack et commence à courir en direction de la sortie avec mes chaussures de vélo à la main. Une fois sorti de la zone de transition je suis déjà 525ème, presque 200 places de gagnées! J’enfile rapidement mes chaussures et commence à remonter le flot de coureurs. Je me sens vraiment bien quand deux coureurs me passent à toute vitesse. Je profite de leur aspiration pour les suivre, les deux gars sont vraiment très costauds, le début du parcours comporte beaucoup de virages avec des relances pourtant nous roulons à plus de 45KM/H ! Je ne pilote pas assez bien mon vélo pour arriver à les suivre dans les virages, je dois relancer à chaque fois pour revenir dans leurs roues quand après un virage particulièrement mal négocié de ma part je me fais distancer. Je recommence à rouler seul cette fois autour des 36KM/H ce qui me permet toujours de doubler beaucoup de concurrents. Aux alentours du KM5 un autre coureur passe à côté de moi un peu plus vite, je m’accroche une nouvelle fois à sa roue. Très vite nous nous retrouvons à trois puis quatre. Au début je laisse deux autres coureurs se relayer et me contente de suivre. Puis l’un d’eux me fait une réflexion, c’est de bonne guerre alors je passe devant à mon tour et commence à prendre des relais. Nous avançons bien ! Sur la première moitié du parcours le vent est contre nous, nous roulons autour des 38-39KM/H mais nous ralentissons beaucoup dans les virages, n’est pas coureur du tour de France qui veut ! Et personne n’a envie de tomber à cette vitesse….
Sur le retour le vent est avec nous, le parcours aussi, une fois quitté le bois de Boulogne la route est bonne et comporte peu de virages, nous prenons des relais à plus de 40KM/H, sur les quais en bas de l’hôtel de ville ma montre indique même une portion de 5KM à 46KM/H ! Une vitesse digne du Tour de France !

Sur les deux derniers kilomètres je décide de couper mon effort en prévision de la course à pied. Je met un braquet plus petit et fais tourner les jambes, j’en profite aussi pour boire et me vide le reste de mon bidon sur la tête. Le reste du groupe fonce à toute vitesse et en quelques secondes je ne les vois plus. Mon choix se révèlera le bon car je les rattraperai tous dans la zone de transition ou sur le début de la partie course à pied.
Retour dans la zone de transition je suis maintenant 259ème! Tout ça grâce à une bonne collaboration sur le vélo. C’est déterminant sur le format olympique où le drafing (rouler en file indienne) est autorisé, à tel point qu’aux JO certaines nations envoient des athlètes uniquement dans le but de protéger leur favori, à la manière de ce qui se passe sur le Tour de France.
Place à ma discipline de prédilection : La course !
Encore une bonne transition, je suis maintenant 235ème !
Le parcours consiste en un aller retour de 5KM le long du canal de l’Ourcq. L’épreuve sprint et l’épreuve Olympique se côtoient, la première consistant en un aller retour de 2,5KM sur le même parcours. Difficile donc de savoir qui est sur quelle distance. Je double pas mal de concurrents mais me fait aussi doubler. Autour de 2ème KM je croise le premier qui en est donc déjà à son 8ème kilomètre ! Puis quelques minutes plus tard le second et le troisième. Impossible de savoir ensuite si ce sont des coureurs du sprint ou de mon épreuve.
Le début de la course est un peu compliqué, j’ai les jambes lourdes à cause du vélo, je me sens de mieux en mieux et arrive finalement à me stabiliser autour des 4min20/KM. Au 5ème kilomètres je fais demi-tour et commence à scruter les autres concurrents, j’aperçois alors deux des trois coureurs avec qui j’ai fait la partie vélo. Ca me booste le moral de savoir que je suis passé devant !
Il fait très chaud, malgré les lances à incendie disposées sur le parcours je suis en surchauffe ! J’ouvre ma trifonction mais cela ne change pas grand chose. L’arrivée n’est plus très loin, je prends mon mal en patience et décide de ne pas m’arrêter au dernier ravitaillement. A partir du 8ème kilomètre je retrouve de nouveau les participants du format sprint (500m de natation, 20KM de vélo et 5KM de course). Tous ne vont pas très vite et je dois donc faire des zig zag sur un parcours très étroit !
Enfin l’arrivée se fait sentir, les kilomètres sont finalement passés assez vite comparé à un marathon, cela fait déjà plus de 2h30 que je suis en course mais je ne le sens pas. J’accélère et passe la ligne d’arrivée quand je suis pris d’une violente crampe derrière la cuisse. Je commence à me plaindre à voix haute et m’aperçois alors que la fille à côté de moi est une para-triathlète à qui il manque la partie inférieure de la jambe gauche. Je me sens un peu bête ! Je la félicite et décide de souffrir en silence…
Résultat final 2H32’46 » et 151ème sur 2209 ! Ce résultat est plus que satisfaisant pour moi ! Je me suis fait plaisir sans trop penser au chrono mais ce dernier est tout de même au rendez-vous ! J’envisage sérieusement d’intégrer un ou plusieurs triathlons la saison prochaine tellement c’était agréable !